Vision
du Nazaréen
XI
"De
ceux qui procurent la paix"
Le
Maître continua:
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mon disciple, quand je vins, il y a longtemps pour montrer la voie,
j'ai dit: Heureux
ceux qui procurent la paix (Matthieu
5/9) il n'y a aucune équivoque dans ces paroles et pourtant sur les
lèvres de beaucoup de mes disciples je devine un sourire railleur.
Hélas,
toutes les nations et tous les peuples ne sont pas devenus des
créateurs de paix et ne se sont pas ralliés à cette noble cause ;
ceux qui font la guerre à la guerre me sont très chers. J'ai
prêché la paix et la bonne volonté entre les hommes ;
par ces mots j'entendais tous les hommes et non seulement le voisin
bienveillant et le proche parent.
Les
créateurs de paix eux-mêmes n'ont pas réalisé complètement le
sens profond de l'idéal de paix ; les pacifistes qui s'abstiennent
de tirer l'épée suscitent trop souvent la guerre. En vérité, ô
mon disciple, il existe des armes « pacifiques » aussi mortelles,
malfaisantes ou destructrices que l'épée ; on les emploie en temps
de paix et elles peuvent conduire à la guerre car on les manie dans
un esprit de lutte. Ces armes-là ne sont pas nées de la bonne
volonté envers les hommes, mais de l'égoïsme, du nationalisme,
d'un militarisme caché et plus encore d'une pensée faussée et
d'une politique erronée. C'est une noble tâche que de combattre
pour la paix, mais les pacifistes luttent souvent davantage contre
les effets que contre les causes de la guerre.
Il
faut que les hommes changent leur coeur et le purifient jusqu'au
fond, car peu importe qu'un vase brille d'une blancheur éclatante
s'il recèle le poison de la guerre.
Donc,
ce n'est pas à la paix selon le monde que je songeais en prônant la
paix et ceux qui la procurent, mais à un sens bien plus profond. En
vérité, j'ai voulu dire « Bienheureux ceux qui ont trouvé la paix
du coeur ». Celui qui ne ressent ni inimitié ni indignation, mais
fait preuve dune tolérance parfaite envers toutes les créatures a
pacifié son propre coeur, car un tel être ignore la lutte.
J'ai
prêché la charité, la compréhension parfaite, la sympathie et en
conséquence l'indulgence. Quiconque acquiert ces vertus est à juste
titre appelé fils de Dieu ; il est réellement très près de Dieu
qui est Amour.
Ayant
achevé son discours, le Maître me sourit et m'entoura d'un long
regard chargé d'un ineffable amour.
Extrat
du livre : «
Vision du Nazaréen : Tome 4 de la série L’Initié » page 28